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La coexistence est impossible dans le contexte agricole suisse fait de petites parcelles imbriquées les unes dans les autres.


Le Conseil fédéral veut prolonger le moratoire sur la culture commerciale d’organismes génétiquement modifiés (OGM) de quatre ans, jusqu’en 2021. C'est ce message qu'il a proposé le 29 juin au Parlement. StopOGM salue cette décision. Nous rejetons par contre la proposition de créer des zones « avec OGM ».

Le moratoire est en vigueur depuis plus de 10 ans et devait prendre fin en 2017. Il sera prolongé de quatre ans. Plusieurs expertises juridiques ont montré qu’une prolongation du moratoire était conforme à la Constitution.

Le récent sondage Univox de 2015 montre que les consommatrices et consommateurs refusent les produits agricoles issus du génie génétique. C’est pour cela qu’aujourd’hui la plupart des labels suisses excluent déjà de manière volontaire les OGM des systèmes de productions conformément à la charte qualité de l’agriculture suisse.

Le Conseil fédéral souhaite modifier la Loi sur le génie génétique (LGG) de manière à permettre la création de « zones avec OGM » au sein desquelles s'appliquerait un régime de coexistence. La coexistence - c'est-à-dire la culture d’OGM aux côtés de cultures bio ou conventionnelles – irait à contre sens de la charte qualité précédemment citée. Dans un pays aussi petit et diversifié que la Suisse, la coexistence n’est ni possible ni pertinente du point de vue économique, si l’on compte mettre en œuvre avec efficacité les mécanismes de protection prescrits par la loi. Une coexistence des cultures GM et conventionnelles ou bio serait très chère et engendrerait un surcroît de coûts à tous les stades de la chaîne alimentaire, surtout pour ceux qui produisent sans OGM. La coexistence engendrerait aussi des surcoûts bureaucratiques liés aux contrôles et à l'enregistrement des cultures. Finalement la coexistence serait une porte ouverte aux contaminations des filières, même si toutes les mesures sont prises pour les éviter. C'est ce que nous enseigne plus de 20 ans de cultures d'OGM dans le monde. L'image de l'agriculture suisse serait profondément atteinte. StopOGM rejette donc la proposition du Conseil fédéral de vouloir restreindre les cultures d'OGM à des périmètres désignés.Ce serait se tirer une balle dans le pied.

Les années à venir devraient plutôt être utilisées pour assurer la stratégie qualité de l’agriculture suisse. Pour ce faire, il faudra aussi que les nouvelles techniques de modification génétiques soient réglementées selon la LGG. Ce n’est qu’ainsi que pourra être garantie une agriculture sans OGM conformément au souhait de la population.