161118moratorium


La Commission de la science, de l’éducation et de la culture (CSEC) du Conseil national souhaite prolonger pour une durée illimitée le moratoire sur la culture de plantes génétiquement modifiées. Selon l’enquête Univox de 2015, 70% de la population suisse considèrent que l’utilisation d’OGM dans la production alimentaire présente un risque pour la santé. Seuls le changement climatique, les centrales nucléaires ainsi que les produits chimiques et les pesticides sont jugés encore plus dangereux. Pour Martina Munz, présidente de la SAG (Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique) et membre de la CSEC, « la prolongation illimitée du moratoire est tout simplement logique compte tenu de l’attitude critique de la population. Les consommateurs ne veulent pas d’OGM dans leur assiette. Les plantes transgéniques n’apportent aucun avantage non plus à l’agriculture suisse, ni sur le plan économique ni sur le plan écologique. C’est le Programme national de recherche PNR 59 sur l’utilité et les risques des plantes génétiquement modifiées qui le dit. »

Un moratoire illimité éviterait au Parlement de devoir se prononcer tous les 4 ans sur une éventuelle prolongation. En l’occurrence, c’est la levée du moratoire qui pourra être demandée si les conditions pour la culture de plantes génétiquement modifiées devaient changer en Suisse.

La CSEC du Conseil national refuse en outre d’inscrire la coexistence par avance dans la loi. Elle a majoritairement rejeté les modifications de la loi sur le génie génétique (LGG) proposées par le Conseil fédéral. Ces dispositions auraient permis la création de zones avec OGM à l’issue du moratoire, ouvrant ainsi la voie au génie génétique dans l’agriculture et dans la filière alimentaire et compromettant le principe d’une Suisse sans OGM. L’agriculture sans OGM a profité à notre pays jusqu’ici. Tous les grands labels alimentaires suisses interdisent le recours aux OGM dans leurs directives.

La coexistence engendrerait une énorme surcharge bureaucratique pour la Confédération, les cantons, l’agriculture et toute la filière de commercialisation, avec à la clé une forte hausse des coûts liés à la production alimentaire, du champ à l’assiette. C’est pourquoi la majorité des cantons, des agriculteurs, du commerce de détail et des organisations de consommateurs s’étaient prononcés en 2013 déjà contre le projet d’ordonnance sur la coexistence.
Il faut encourager une agriculture orientée vers le local qui préserve les ressources et qui produit des aliments acceptables sur le plan social et écologique. Les plantes génétiquement modifiées ne permettent pas de poursuivre une telle stratégie qualitative.