Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
Les défenseurs des OGM avancent souvent que les biotechnologies sont indispensables pour nourrir une population mondiale croissante dans un contexte de changement climatique. Leur argument central : les innovations génétiques pourraient éradiquer la faim et la malnutrition. Pourtant, cette vision technocentrée occulte les causes structurelles de l’insécurité alimentaire. Dans une analyse rigoureuse, la chercheuse Jennifer Clapp, membre du Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables, démontre pourquoi la technologie – seule – ne saurait garantir la sécurité alimentaire mondiale. Elle plaide pour une transformation systémique, fondée sur des réformes politiques profondes.
Les lapins lumineux comme animaux de compagnie ne seront pas les seuls à faire sensation : la start-up américaine « Los Angeles Project » souhaite également développer des licornes. (Image : ASGG, créée à l'aide de l'IA)
Nos œufs de Pâques seront-ils bientôt dissimulés par des lapins fluorescents ? C’est en tout cas l’ambition de la start-up américaine Los Angeles Project, qui souhaite révolutionner le monde des animaux de compagnie grâce aux outils du génie génétique. Parmi ses créations en développement : des lapins génétiquement modifiés pour briller dans l’obscurité.
Le Conseil fédéral a ouvert aujourd'hui la consultation concernant la loi spéciale sur l'utilisation de plantes issues des nouvelles techniques génomiques (NTG). Il est frappant de constater que le terme NTG, utilisé par la communauté scientifique et les autorités européennes, n'apparaît ni dans la loi, ni dans l'étiquetage des produits. La liberté de choix des consommatrices et consommateurs est ainsi bafouée. La loi spéciale contient des lacunes dangereuses dans l'évaluation des risques et dans la protection de l’agriculture sans OGM. L'Alliance suisse pour une agriculture sans OGM (ASGG) exige que cette loi ne soit pas destinée à faire entrer les OGM par la petite porte, mais qu’elle permette d’assurer la transparence, la sécurité sanitaire, environnementale et économique.
Les États-Unis se battent pour leur économie, le Mexique pour son autodétermination en matière d’alimentation et de santé. (Image : Keith Weller, USDA, Wikimedia Commons).
En 2023, le Mexique a mis en place une interdiction limitant la consommation de maïs génétiquement modifié (OGM) et l’utilisation du glyphosate. Cette décision a déclenché un conflit commercial avec les États-Unis, principal fournisseur de maïs OGM du pays. Washington a jugé que cette interdiction violait l'accord de libre-échange USMCA. Après qu’un panel de l’USMCA a statué en faveur des États-Unis, le Mexique a levé les restrictions à l’importation. Toutefois, une interdiction de la culture du maïs OGM devrait désormais être inscrite dans la constitution.
La proposition de déréglementation peut encore échouer après le trilogue entre le Parlement européen, les États membres et la Commission européenne. (Image : SAG)
Le 14 mars, la proposition de compromis de la présidence polonaise du Conseil sur la dérégulation des plantes issues des nouvelles technologies génétiques (NGT) a été adoptée à une courte majorité lors de la réunion des représentants permanents des États membres de l'Union européenne à Bruxelles. Une décision regrettable, qui présage également un avenir incertain pour la culture sans OGM. Toutefois, la bataille est loin d’être terminée. Cette proposition suscite de nombreuses critiques de la part des États membres, et le Parlement européen émet également des réserves, notamment concernant les brevets. La proposition de loi pourrait ainsi échouer lors des votes qui suivront le prochain trilogue entre le Parlement européen, les États membres et la Commission européenne.
inévitables. (Image : Shutterstock)
Les partisans du génie génétique affirment qu’il existe un consensus scientifique concernant les risques de cette technologie, lesquels seraient soit inexistants, soit négligeables. Cependant, cette affirmation est contredite par une récente étude chinoise qui démontre, à travers l’exemple du riz modifié par CRISPR, comment l’intervention génétique peut entraîner une multitude d’effets secondaires inattendus.