Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
30 organisations suisses pour un moratoire sur le forçage génétique ou "Gene drive"
Une alliance de 30 organisations demande au Conseil fédéral de s’engager en faveur d’un moratoire mondial sur la dissémination d’organismes modifiés par forçage génétique lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité. Le mandat de négociation sur lequel travaillent actuellement le Conseil fédéral et l’administration pose des jalons importants pour la conférence.
À partir du 1er juillet 2020, les aliments d'origine animale pourront porter la mention "sans OGM" si aucune plante génétiquement modifiée n'a été utilisée dans le fourrage. La décision du Conseil fédéral concerne les œufs, le lait et les produits à base de viande. L’ASASGG salue cette décision qui met en évidence le choix des agriculteurs suisses à renoncer aux OGM dans le fourrage mais rappelle que seul un étiquetage positif – identifiant les produits « issus d’animaux nourris avec des OGM » – permettrait au consommateur de faire un choix clair, en évitant les confusions avec les labels existants.
Pas de brevets sur les plantes et animaux issus de la sélection conventionnelle. Image: No Patents on Seeds!
Les brevets sur les plantes et les animaux issus de l'élevage conventionnel peuvent être complètement interdits en Europe. C'est le résultat d'une décision de la Grande Chambre de recours, la plus haute instance juridique de l'Office européen des brevets (OEB). Le Conseil a décidé que les plantes et les animaux résultant de procédés de sélection conventionnels, dits « essentiellement biologiques », ne sont pas brevetables. Cette décision concerne la Suisse, puisque les brevets octroyés par l'OEB sont également valables dans notre pays.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) mène actuellement une consultation publique sur l'évaluation des risques des plantes modifiées génétiquement par édition génomique, notamment grâce aux ciseaux moléculaires CRISPR/Cas. L’EFSA a en particulier étudié le cas des modifications génétiques impliquant aucune insertion de gènes supplémentaires, dont, par exemple, la mutagénèse dirigée. Testbiotech conclut que le rapport de travail de l’EFSA présente des lacunes importantes en ignorant de nombreux articles scientifiques pertinents et leurs conclusions.
Image: Shutterstock
Lors d'une conférence de presse, la ministre allemande de l'environnement, Svenja Schulze, a souligné le lien entre la destruction croissante de la nature et l’augmentation du risque d'apparition de maladies. Sa déclaration a été soutenue par des scientifiques allemands de renom. Le renforcement du principe de précaution vis-à-vis des nouvelles technologies de génie génétique, des mesures efficaces de conservation de la nature et le renforcement des approches agro-écologiques pourraient contribuer à limiter les risques de pandémie. Quels sont les liens ? Notre analyse.
Le forçage génétique est censé éradiquer la mouche Drosophila suzukii, dont la larve endommage les récoltes de cerises et autres petits fruits . Image: Wikimedia Commons
L'évaluation des risques liés aux applications du forçage génétique, l'une des applications les plus agressives de la biologie synthétique, n'en est qu'à ses débuts. Le principe du forçage génétique est de modifier génétiquement des espèces sauvages afin de forcer la transmission de gènes artificiels dans l’environnement. Les premières applications de cette technologie visent à éradiquer des insectes ravageurs mais ce n’est qu’un début. Les conséquences d’une application généralisée du forçage génétique sur les écosystèmes naturels sont impossibles à prévoir. S'appuyant sur l'expérience acquise avec d'autres méthodes de contrôle biologique, un nouvel article publié dans la revue Environmental Science and Policy fournit les éléments préliminaires à une évaluation des risques posés par cette technologie. Malheureusement, un communiqué de presse de l'institut de recherche agricole Agroscope, co-auteur de l'article en question, transmet une vision faussée de cette analyse.