Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
Les expériences sur les souris le montrent : les ciseaux moléculaires CRISPR/Cas9 entraînent souvent des modifications indésirables du matériel génétique. Image: Shutterstock
Les promesses des ciseaux moléculaires CRISPR/Cas sont multiples : la nouvelle méthode est utilisée dans le monde entier pour adapter les êtres vivants à nos besoins ou pour guérir des maladies. Ses partisans la présentent comme extrêmement précise. Cependant, de plus en plus d'études indiquent que des erreurs inattendues aux conséquences potentiellement dangereuses peuvent se produire lors de la coupe des doubles brins d'ADN et de la réparation ultérieure de la coupure. Par exemple, des chercheurs de l'université de Münster ont récemment montré comment un fragment d'ADN est incorporé dans le génome non pas une seule fois, comme prévu, mais deux fois, voire plusieurs fois. L'article publié dans la revue Science Advances souligne que de tels effets indésirables passent souvent inaperçus avec les procédures de test appliquées en routine.
21.04.2014 | Disséminations expérimentales en Suisse
L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) a approuvé une demande de l'Institut de microbiologie végétale de l'Université de Zurich visant à semer du maïs génétiquement modifiée (GM) dans les champs de la station de recherche sécurisée d'Agroscope à Reckenholz, Zurich en mai 2020. Cette expérience est inutile, chère et ne contribue pas au développement d'une agriculture suisse durable.
Le gène Lr 34 du blé a été ajouté par génie génétique (transgenèse) à une variété de maïs qui devra être cultivées pendant trois ans (2023) sur le "site protégé" à Zürich Reckenholz. En conditions contrôlées (sous serre), ce gène confère une résistance partielle aux maladies fongiques, mais semble garder son efficacité sur le long terme. Les expériences de dissémination visent à tester la résistance de ces plantes transgéniques en plein champ. L'action du gène dans la résistance aux champignons n'est pas encore claire. Par exemple, l'introduction de ce gène étranger dans le maïs pourrait avoir des effets physiologiques secondaires involontaires non connus et non souhaités.
Le Conseil d'État français exige une réglementation stricte de l’édition génomique suivant les directives européennes sur les OGM. Image: Shutterstock
Le Conseil d'État français affirme que l’édition génomique (de préférence appelée mutagenèse dirigée par les techniciens en génie génétique) et la mutagenèse non dirigée doivent être réglementées comme des procédures de génie génétique. Le gouvernement français dispose maintenant de six mois pour réglementer les nouvelles procédures de génie génétique. Ainsi, la France suit l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) - et agit contre la position du Premier ministre.
Le Parlement européen a déjà défini sa position pour la 15e Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP 15 CBD), le 16 janvier 2020. Les députés demandent à l'UE de soutenir un moratoire mondial sur le forçage génétique dans le cadre des négociations internationales sur la CDB prévues en octobre.
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Le lobby agro-industriel fait de plus en plus pression pour une déréglementation des techniques dites SDN-1, visant à muter des gènes individuels avec les nouveaux outils du génie génétique dont CRISPR/Cas9. Mais des effets secondaires insoupçonnés de telles interventions, annoncées comme ciblées et précises, ont été découverts. Un encadrement juridique moins strict de ces techniques n'est scientifiquement pas justifiable.
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Comme le montrent les enquêtes de GMWatch et Testbiotech, une réglementation des nouvelles techniques d’édition génomique au sens de la Loi sur le génie génétique ne priverait pas les petites et moyennes entreprises (PME) de la possibilité de bénéficier de ces technologies. Le principal obstacle à la mise sur le marché d’OGM par des PME reste l’accès à une quarantaine de brevets détenus par des multinationales et les coûts de redevances et de frais juridiques liés aux droits des brevets.