Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
25.09.2015 | Dommages
Originaire du Mexique, la téosinte a été observée pour la première fois en Espagne en 2009. Photo : Bernardo Bolaños
Considérée comme l’ancêtre du maïs cultivé, la téosinte est en train de proliférer à l’état sauvage en Espagne. Dans une lettre ouverte, 13 organisations issues de l’agriculture ou de l’environnement attirent l’attention de la Commission européenne sur le fait que la téosinte et le maïs sont susceptibles de se croiser et de produire des descendants communs, autrement dit que le risque d’un transfert de gènes entre la téosinte et le maïs transgénique est bien réel. Or l’Espagne sème plus de 100 000 hectares de maïs transgénique MON810. Les organisations demandent par conséquent d’interdire la culture de ce maïs. Originaire du Mexique, la téosinte a fait son apparition en Espagne en 2009. Mais ni les autorités espagnoles, ni le groupe américain Monsanto n’ont pris la peine d’en informer officiellement la Commission européenne. Aujourd’hui, cette graminée se propage dans les régions de l’Aragon, de la Navarre et de la Catalogne, où elle menace dangereusement les cultures de maïs. Pour empêcher son avancée, les autorités régionales ont même interdit de cultiver du maïs dans certaines zones.
Après le saumon transgénique qui vient d’être autorisé à la consommation aux Etats-Unis, les entreprises de biotechnologie visent la commercialisation d’autres animaux génétiquement modifiés. Elaborée à la demande du groupe des Verts au Bundestag allemand, l’étude de Testbiotech donne un aperçu des diverses applications prévues, de leurs risques pour l’homme et pour l’environnement et de leurs possibles répercussions sur l’agriculture.
Considérée comme le prolongement de l’ingénierie biotechnologique, la biologie de synthèse recouvre aussi le procédé d’édition génomique CRISPR-Cas. C’est au Bureau d’évaluation des choix technologiques du Bundestag (TAB) que l’on doit cette catégorisation, figurant dans son dernier rapport de travail. Sur mandat d’une commission parlementaire, le TAB s’est en effet intéressé de près à la biologie synthétique dès 2011. Aux yeux des critiques, ce procédé est assimilable aux manipulations génétiques extrêmes pratiquées dans le monde de la biologie synthétique.
Au cours de la dernière décennie, les six plus grandes entreprises de l’agroalimentaire contrôlaient 75% du marché des semences et des pesticides. Avec le rachat de Syngenta par le géant chinois ChemChina, la concentration s’est encore accrue, d’autant que Dow et Dupont avaient déjà annoncé leur fusion l’an dernier. Si ces deux rapprochements sont avalisés par les autorités – ce qui est encore incertain –, Monsanto pourrait perdre sa position de leader du marché et se retrouver au 3e rang derrière les deux nouveaux géants, suivi de Bayer et de BASF. C’est ce qui ressort des estimations les plus récentes de l’ONG canadienne ETC-Group.
Organe faîtier regroupant plus de 330 organisations, associations et entreprises actives dans le domaine de l’agriculture biologique en Europe, l’IFOAM UE vient de publier une prise de position sur les nouvelles techniques d’édition génomique. Ce document anticipe l’interprétation légale de la Commission européenne, attendue pour mars 2016. S’agissant de ces nouvelles techniques, la fédération internationale des mouvements de la bio ne voit aucune raison, ni légale, ni technique, de contourner la législation sur les OGM. Elle met en garde contre un risque de pertes économiques au cas où la Commission européenne autoriserait une mise sur le marché sans contrôle des produits issus de ces techniques.
Le Conseil fédéral a aujourd’hui décidé de prolonger pour quatre ans le moratoire sur la culture commerciale d’organismes génétiquement modifiés. StopOGM salue cette décision.
Le Conseil fédéral a décidé aujourd'hui de prolonger le moratoire sur la culture commerciales d'OGM jusqu'en 2021.
Le moratoire est en vigueur depuis dix ans. Fin 2017, il aurait été caduc. Plusieurs expertises juridiques ont montré qu’une prolongation du moratoire est conforme à la Constitution. Dans un pays aussi petit et diversifié que la Suisse, la coexistence n’est ni possible ni pertinente du point de vue économique, si l’on compte mettre en œuvre avec efficacité les mécanismes de protection prescrits par la loi. Une coexistence des cultures GM et conventionnelles ou bio serait très chère et engendrerait un surcroît de coûts à tous les stades de la chaîne alimentaire, surtout pour ceux qui produisent sans OGM. StopOGM rejette donc la proposition du Conseil fédéral de vouloir restreindre les cultures d'OGM à des périmètres désignés.