Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
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Dans la base de données de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est apparue la première demande d'autorisation d'importation de plantes modifiées génétiquement par CRISPR/Cas. C'est le résultat de recherches menées par Testbiotech. Le maïs DP915635 de DowDupont est résistant à l'herbicide glufosinate et produit un insecticide présent dans les fougères. La société américaine DowDupont vend ses semences génétiquement modifiées par l'intermédiaire de sa division agricole Corteva. Les semences sont déjà brevetées en Europe.
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Une large coalition de 162 organisations européennes de la société civile, d'agriculteurs et d'entreprises demande au vice-président de la Commission européenne, M. Timmermans, de veiller à ce que tous les organismes issus des nouvelles techniques de génie génétique continuent d'être réglementés conformément aux normes européennes existantes en matière d'OGM, tout en respectant le principe de précaution, un niveau élevé de protection et le droit des agriculteurs et des consommateurs de choisir ce qu'ils cultivent et mangent. La Commission devrait présenter ses évaluations sur la future réglementation des nouvelles techniques de génie génétique (édition génomique) à la fin du mois d'avril.
Le 31 mars 2021, L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) a approuvé un essai de dissémination de l'Université de Zurich avec des lignées de blé dont la résistance au mildiou a été augmentée par génie génétique. L'essai actuel servira de complément à l'essai de dissémination approuvé en 2019. Depuis 10 ans, l'Institut de phytologie et de microbiologie de l'Université de Zurich effectue des essais sur le terrain avec des lignées de blé transgénique. Compte tenu de l'attitude négative des consommateurs à l'égard des OGM, il est incompréhensible que des fonds de la Confédération continuent à être dépensés pour des essais aussi coûteux mais inutiles pour l'agriculture suisse.
Quel contrôle ont réellement les généticiens sur les modifications apportées par CRISPR/Cas9 ? Image: Shutterstock
Le développement d’un nouveau procédé a permis de dresser une carte précise des modifications génétiques involontaires induites après une modification par les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9. Les résultats sont sans appel. Les ciseaux moléculaires CRISPR/Cas9 ne sont pas les outils de précision attendus et causent de nombreux réarrangements du génome qui n'ont pas été pris en compte par les outils d'analyse utilisés jusqu'à présent. Il n’est donc pas question de banaliser les techniques d’édition génomique sous prétexte de "précision accrue" ou de l'absence d'insertion d'ADN étranger.
La tomate GM sera testée par des jardiniers amateurs avant commercialisation. Image: Shutterstock
En janvier, la première tomate modifiée par CRISPR/Cas a été autorisée pour la commercialisation au Japon. Cette modification génétique augmente de façon permanente la teneur en GABA (acide γ-aminobutyrique) des tomates. Dans les plantes, le GABA a un rôle ubiquitaire dans la reproduction et la réponse au stress et aux pathogènes. Chez l’homme, le GABA a un rôle important dans le système nerveux central. Vu les effets à large spectre du GABA, il faudrait examiner en détail les risques que ces tomates présentent pour l'homme et l'environnement.
Le forçage génétique est la technologie la plus invasive impliquant l’usage des ciseaux moléculaires CRISPR/Cas. Les applications actuelles du forçage génétique visent principalement à éradiquer des populations d’insectes nuisibles et, plus généralement, à modifier génétiquement des animaux sauvages. Mais l'homme doit-il modifier, remplacer ou même éradiquer les espèces sauvages ? Comme le montre un sondage d'opinion transnational sur le sujet, la réponse de la majorité des citoyens est : "Non, les risques sont trop élevés".