Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
Le CENH montre la voie et discute le principe d'innovation. Image : Clipdealer
La Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie non humaine CENH dans un nouveau rapport si le principe de précaution empêche l'innovation. La conclusion du rapport est claire : NON ! Au contraire, le principe de précaution peut - s'il est appliqué correctement - promouvoir l'innovation. Le principe de précaution est appliqué dans les situations où des dommages graves peuvent survenir, sans que la probabilité cet événement puisse être définie avec certitude.
Un expert scientifique de Bayer le confirme : les mutations par édition génomique sont détectables ! Photo : Shutterstock
L’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne a clairement établi que les organismes modifiés par les nouvelles techniques de génie génétique doivent être régulés. En conséquence, le lobby agro-industrielle intensifie ses activités pour déréglementer l’utilisation de ces techniques en Suisse et soustraire les organismes édités génétiquement de la réglementation européenne. L’argument central des lobbyistes est de démontrer que les mutations ajoutées en laboratoire ne se distinguent pas de celles qui se produisent dans la nature et ne sont pas traçables. Pourtant, lors d’une interview accordée à Euractiv, le premier portail d'information Internet sur la politique européenne, un représentant de Bayer confirme que l’édition génomique est une technique de génie génétique parfaitement traçable.
Le génie génétique ne réduit pas la consommation de pesticides. Au lieu de cela, il augmente la dépendance de l'agriculture à l'égard de quelques sociétés agricoles internationales. Photo : Clipdealer
Une décision sur la réglementation des nouvelles techniques de génie génétique doit être prise l'année prochaine. Le secteur agricole intensifie ses activités de lobbying et, sous prétexte de protection de l'environnement, promeut une réglementation moins stricte. Ceci est illustré par deux exemples actuels.
Évitons la course à l’invention de nouvelles techniques de génie génétique et sautons du train CRISPR avant qu’il ne déraille ! Photo : Shutterstock
"As-tu sauté dans le train du CRISPR ? Crois-tu que la promesse CRISPR va changer le monde et la vie" ? Alors il est temps de briser ce battage médiatique !" Ce qui semble, à première vue, être une critique de la technique CRISPR/Cas est en réalité une publicité pour promouvoir le « Prime Editing », une variante sophistiquée de la méthode CRISPR/Cas. Suite aux révélations sur l’absence de précision de la méthode CRISPR/Cas9, de nouvelles techniques de mutation par génie génétique ont vu le jour comme l’édition de bases (« Base Editing ») ou l’édition par amorçage (« Prime Editing »). Le mécanisme de promotion est toujours le même. Chaque technique est présentée comme plus précise que la précédente et capable de révolutionner le génie génétique et la médecine. Au-delà des nombreuses promesses sans lendemain, il est néanmoins probable qu’une de ces technologies remplacera CRISPR/Cas dans le domaine de la sélection végétale par mutagénèse dirigée.
L'Office fédéral de l'agriculture a publié la dernière édition de son rapport agricole. Celui-ci contient les résultats de la campagne de contrôle des aliments pour animaux et de leur contenu en organismes génétiquement modifiés (OGM) indésirables. Depuis 2013, les aliments pour animaux importés sont soumis à des tests de contamination par des OGM. Une distinction est faite entre l'alimentation du bétail et celle des animaux de compagnie. Lors de la campagne de contrôle des graines pour oiseaux de 2017, du colza transgénique a été trouvé dans 24 des 30 échantillons testés (80%), un seul échantillon dépassant le seuil de 0,5% et donnant lieu à une plainte. La situation ne s'est pas améliorée en 2018.
Le système actuel d'évaluation des risques des plantes génétiquement mis en place par l’EFSA n’est pas efficace. Image : Clipdealer
Ces dernières années, le Parlement européen a adopté une quarantaine de résolutions contre de nouvelles importations de plantes génétiquement modifiées (PGM). La principale critique est que l'évaluation des risques par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est insuffisante. Néanmoins, la Commission européenne a approuvé toutes les demandes. Les résultats du projet de recherche international RAGES (Risk Assessment of Genetically Modified Organisms in the EU and Switzerland) montre maintenant à quel point les préoccupations du Parlement européen sont justifiées.