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Patate cisgénique en culture expérimentale sur le site de Reckenholz (ZH)


Les positions de l’Académies des sciences naturelles (SCNAT) sur le génie génétique ont suscité de nombreuses réactions critiques autant de la part de la société civile que des milieux scientifiques. Ceci principalement pour le manque d‘objectivité scientifique des positions rédigée par le Forum recherche génétique (un des 5 forums de l’Académie), mais présentée comme étant un consensus de l’ensemble des forums de l’Académie (document A+). Les positions excluent toute information scientifique critique envers le génie génétique.

L’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique s’engage depuis plus de deux ans pour qu’un processus de révision de l’information dispensée et des positions de SCNAT soit initié. Elle a trouvé une oreille attentive chez le nouveau Président de SCNAT, Marcel Tanner, Professeur et Président de la chaire d’épidémiologie et de parasitologie médicale à l’Université de Bâle. Habitué aux processus d’examens des données scientifiques (Evidence Review Group), il a mis en place un groupe d’expert de différents horizons et lancé le processus le 1er septembre lors d’une première séance destinée à fixer la méthode de travail. L’Alliance est représentée par son secrétaire exécutif, le Dr Luigi D’Andrea et sa Présidente la Dr Isabelle Chevalley.

Pour Luigi D’Andrea : « L’information scientifique présentée par l’Académie sur la thématique du génie génétique ne correspond pas à l’état actuel des connaissances. Ses positions sont pour l’instant fortement orientées et politisées. Ce n’est pas le rôle de l’Académie qui n’est pas une institution de lobbying. Pour prendre de bonne décision, les politiciens, l’administration et les citoyens ont besoin d’avoir une information scientifique objective et fiable obtenue au travers d’un processus transparent. Cependant, il ne faut pas oublier que l’information scientifique ne constitue qu’une partie de l’information nécessaire à la prise de décision politique et n’est pas forcément la plus importante ». Concernant, l’exclusion des données critiques envers l’utilisation du génie génétique, il rappelle que « l’appréciation sélective des données ne fait pas partie de la démarche scientifique et constitue même un travers grave. »

L’objectif du processus d’examen mis en place par SCNAT est selon le Prof. Tanner « d’assurer des positions pertinentes pour la prise de décision politique (policy relavant statement) basées sur une analyse comparatives des données scientifiques existantes (comparative synthetic analysis) et d’abandonner les positions politiques (policy positions).

Nous nous réjouissons du processus constructif mis en place et remercions Monsieur Tanner pour son engagement déterminant dans la mise en place de ce processus.