Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
Le Bundestag allemand. Photo : Clipdealer
Une demande des Verts au Bundestag allemand montre que le gouvernement fédéral finance activement la modification par génie génétique des plantes et des animaux. Les projets actuellement subventionnés impliquent la modification par génie génétique de porcs et de poulets, d’arbres forestiers et fruitiers, de tomates et de céréales. Au centre de nombreux projets, l’utilisation des nouvelles techniques de génie génétique et, en particulier, des ciseaux moléculaires CRISPR/Cas. Les objectifs de ces projets vont du développement technologique à l'augmentation des rendements et de la résistance aux maladies à la castration génétique des porcelets.
Modifier notre environnement grâce à la biologie synthétique : un risque environnemental. Photo:Clipdealer
Le rapport « Frontiers 18/19 » des Nations Unies a identifié six nouveaux défis environnementaux majeurs. Il s’agit des applications de la biologie synthétique, du mitage du territoire, de la fonte du pergélisol, de la pollution due à l’azote et du changement climatique. Ce rapport reconnaît que les applications de la biologie synthétique vont au-delà de la manipulation des microbes en laboratoire. L’utilisation ce cette technologie conduit à la propagation d'espèces génétiquement modifiées au-delà des frontières internationales et à la transformation permanente d'espèces sauvages. Il souligne que « la dissémination intentionnelle ou accidentelle d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement pourrait avoir des effets négatifs importants sur la santé humaine et environnementale. »
Photo : Clipdealer
Selon le communiqué de presse de Testbiotech, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s'est prononcée en faveur de l'approbation de nouvelles variétés de maïs génétiquement modifié de Bayer (Monsanto). Dans son évaluation actuelle de janvier 2019, l'EFSA a soumis deux demandes d'autorisation pour deux maïs génétiquement modifiés (GM). Ces maïs ont été obtenus par croisements successifs pour qu’ils résistent à jusqu'à quatre groupes d’herbicides (glyphosate, glufosinate, 2,4-D et AOPP) et produisent jusqu'à six protéines insecticides. Les demandes de commercialisation concernent toutes les pays de l'UE. La Suisse n'est pas concernée.
Le parlement européen vote contre l'importation d'OGM mais la Commission ne tient pas toujours compte de ces décisions. Photo : Clipdealer
Le 31 janvier, le Parlement européen a adopté à une large majorité plusieurs résolutions contre l'autorisation du maïs, du colza et du coton génétiquement modifiés. Ces résolutions ont été déposées par un groupe multipartite de députés européens, à l'initiative du groupe des Verts. Le Parlement s’est aussi exprimé en faveur de normes plus élevées dans le processus d'homologation de nouvelles variétés et souhaite rendre ces prises de décision plus démocratiques.
Culture en laboratoire de l’arabette des dames (Arabidopsis thaliana), un modèle standard pour l’étude de la génétique des plantes Photo: clipdealer
Une étude réalisée du Salk Institute aux Etats-Unis montre que le processus de modification génétique des plantes est plus nocif que précédemment démontré tant au niveau du génome que de l’épigénome. Ainsi, l’étude montre en détails comment l’insertion d’un nouveau gène dans une plante n’est possible au prix de l’insertion simultanée de nombreuses copies et de fragments d’ADN étranger au hasard dans le génome de la plante. Au lieu de précision, il est donc question de modifications complexes du génome qui expliquent la difficulté d’adaptation des plantes OGM en plein champ.
La bataille juridique autour du brevetage du brocoli n'était qu'une victoire d'étape. Image: Greenpeace
Ces dernières années, l'Office européen des brevets (OEB) a délivré quelque 200 brevets pour des plantes sélectionnées de manière conventionnelle, sans recourir au génie génétique. Dans cette liste figurent des plantes telles que la tomate, le brocoli, le poivron et la laitue. Suite aux protestations publiques, ces brevets ont été interdits en juin 2017 par une décision des États contractants de l'OEB, une décision également soutenue par la Commission européenne et le Parlement européen. Mais cette décision est remise en question après l’obtention par Syngenta d’un brevet sur le poivron à la fin de 2018.