Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Au Brésil, les bactéries génétiquement modifiées destinées à tuer les salmonelles pathogènes dans l'intestin peuvent être mélangées à la nourriture. Image : Shutterstock
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) a été chargée par la Commission européenne d'émettre un avis scientifique sur les nouvelles applications biotechnologiques des micro-organismes susceptibles d'être utilisés dans l'agriculture, l'alimentation humaine et l'alimentation animale. Le rapport est désormais disponible. Selon l'AESA, les directives d'essai existantes ne sont que partiellement applicables et doivent être améliorées pour pouvoir suivre le rythme des nouveaux procédés et de leurs applications. Selon l'AESA, les bactéries génétiquement modifiées (GM) devraient être soumises à une évaluation des risques plus précise avant leur dissémination. En outre, l'Autorité souhaite également examiner les risques liés aux micro-organismes issus d'autres processus de production, comme la mutagénèse aléatoire.
Une animation vidéo de l´ASGG montre comment le forçage génétique foncitonne et quels sont les risques qu'il comporte.
Des chercheurs américains et chinois ont réussi pour la première fois à modifier des plantes par forçage génétique. L'utilisation des nouvelles techniques génomiques (NTG) permet de manipuler les plantes directement dans l'environnement. Les chercheurs espèrent par exemple pouvoir utiliser cette technologie dans la lutte contre les «mauvaises herbes». Les gènes forcés sont des éléments génétiques qui sont transmis de manière disproportionnée – plus de 50% - à la descendance. L'objectif du forçage génétique est de modifier les populations naturelles. Le processus de modification génétique est ainsi transféré du laboratoire à l'environnement.
La culture du riz est une tradition en Italie. C'est dans le Nord du pays que se trouve la principale région européenne de production de riz. Image : Shutterstock
En Italie, un champ expérimental de riz génétiquement modifié, développé à l'Université de Milan en collaboration avec des chercheurs de Grande-Bretagne et d'Allemagne, a été détruit par des inconnus. "RIS8imo", tel est le nom de la version du riz italien Arborio dont le génome a été édité. Des chercheurs de Grande-Bretagne, d'Allemagne et d'Italie ont désactivé trois gènes du génome du riz à l'aide de CRISPR/Cas9 afin de rendre les plantes plus résistantes aux agents pathogènes, notamment au champignon de la brûlure du riz Pyricularia oryzae.
Depuis janvier 2021, des chercheurs de l'Institut Leibniz de génétique végétale et de recherche sur les plantes cultivées (IPK) et de l'Université Christian-Albrecht de Kiel ont cherché des approches pour la détection et l'identification des plantes dont le génome a été modifié par les nouvelles techniques génomiques (NTG) ; ils ont aussi testé leur utilisation pratique. Au cours des trois années qu'a duré le projet, les chercheurs ont réussi à développer des méthodes d'analyse permettant de détecter des mutations - connues auparavant - dans des lignées NTG. En outre, des indices d'une approche analytique qui pourrait - dans certains cas - être utilisée pour identifier les lignées NTG en tant que telles, c'est-à-dire pour les distinguer d'une lignée conventionnelle présentant la même mutation, ont été confirmés au cours du projet de recherche, écrivent les chercheurs. Les expériences ont été menées en système fermé, sans dissémination.