Évolution du nombre d’animaux génétiquement modifiés utilisés dans des essais de gravité 2-3 (sur une échelle de 3) depuis 2010. Image : OSAV
Le récent rapport de la société suisse de protection des animaux (Schweizer Tierschutz, STS) sur l’expérimentation animale met en avant plusieurs problèmes nouveaux dont une partie est liée au développement des nouvelles techniques de génie génétique qui rendent la modification génétique des animaux plus facile et plus rapide.
Selon les chiffres de STS, plus de 570 000 rongeurs de laboratoire, lapins, chiens, chats, singes, oiseaux, animaux de ferme et chevaux ont été utilisés dans des expériences sur les animaux en Suisse, en 2019. Deux fois plus d'animaux sont nés (1 046 877) ou ont été importés (252 203) dans des élevages d'animaux de laboratoire que ceux qui ont été effectivement utilisés pour des expériences sur les animaux (572 069 animaux). Plus de 70 % des animaux utilisés dans les expériences sont génétiquement modifiés. La souris représente près de 90 % de tous les animaux enregistrés pour des expériences sur animaux en 2019. Deux tiers de ces souris sont génétiquement modifiés.
Plus de 20 000 animaux de ferme tels que des bovins, des porcs, des moutons et des chevaux ont également été utilisés pour des expériences sur les animaux en Suisse en 2019. Les bovins et les porcs ont été les plus fréquemment utilisés. Les porcs sont généralement préférés pour des projets de recherche en chirurgie et en xénotransplantation car la taille et la composition des organes sont similaires à celles des humains ainsi que des recherches sur les maladies cardiovasculaires. En particulier aux États-Unis et en Chine, des projets de recherche utilisant des porcs génétiquement modifiés sont en cours dans le domaine de la xénotransplantation afin de limiter le rejet d’organes de porc utilisés comme des pièces de rechange pour les organes humains.
Le développement des techniques de génie génétique ont permis une augmentation du nombre de animaux génétiquement modifiés, souvent utilisés pour des expériences impliquant une plus grande souffrance animale comme le montre le graphique de l’OSAV. Le rapport de la STS souligne également que trois voire quatre animaux supplémentaires sont sacrifiés pour chaque animal génétiquement modifié utilisé en expérimentation animale.
Malgré une diminution du nombre d’animaux de laboratoire en Suisse, ce nombre augmente à l’échelle mondiale. En effet, de nombreux essais sur les animaux sont déplacés d’Europe vers l’Asie ou la Russie où le cadre légal est moins contraignant et où le nombre d’organismes de recherche sous contrat (CRO, Contract Research Organisation) a explosé. Les CRO sont typiquement des sous-traitants proposant des services de tests sur animaux afin de déterminer la toxicité ou l’efficacité de médicaments en phase de développement.
- Lien externe : Rapport de la société suisse de protection des animaux (Schweizer Tierschutz, STS) – en allemand
- Lien externe : Rapport de l’OSAV sur la statistique de l’expérimentation animale en 2019