Au cours de la dernière décennie, les six plus grandes entreprises de l’agroalimentaire contrôlaient 75% du marché des semences et des pesticides. Avec le rachat de Syngenta par le géant chinois ChemChina, la concentration s’est encore accrue, d’autant que Dow et Dupont avaient déjà annoncé leur fusion l’an dernier. Si ces deux rapprochements sont avalisés par les autorités – ce qui est encore incertain –, Monsanto pourrait perdre sa position de leader du marché et se retrouver au 3e rang derrière les deux nouveaux géants, suivi de Bayer et de BASF. C’est ce qui ressort des estimations les plus récentes de l’ONG canadienne ETC-Group.
Le nouveau rapport de forces pourrait entraîner d’autres bouleversements au sein du groupe de tête des multinationales agroalimentaires. Publié en décembre 2015, le rapport de l’ETC-Group met en scène les principaux acteurs de l’industrie agroalimentaire et leur imbrication. Le champ d’investigation ne se limite pas aux semences et aux pesticides, mais couvre également la technique agricole, les engrais et l’assurance-récolte.
D’après les auteurs, fusions et rachats entre ces différents secteurs ne sont pas à exclure ces prochains temps. Le puissant fabricant de machines Deere&Co manifesterait notamment des velléités d’expansion.
ETC appelle les autorités à examiner de près ces rapprochements. Car toute concentration supplémentaire dans le secteur de l’agroalimentaire risque de se faire au détriment des paysans, du climat, de la biodiversité et, en fin de compte, de la souveraineté alimentaire.
- Lien externe : rapport de l’ETC-Group : Breaking Bad: Big Ag Mega-Mergers